Durant plus 2 ans, une expérimentation relative aux Actions de formation en situation de travail (Afest) a été menée. Cette expérimentation a permis d'éclairer les acteurs de la formation sur les conditions de réussite et les points de vigilance de la mise en œuvre de ce type d'actions. Depuis la publication de la loi « Avenir Professionnel » l’AFEST est reconnue comme une action de formation à part entière.

L’AFEST, c’est quoi ?

L’AFEST est une modalité pédagogique de transmission de savoir-faire à la fois moderne et ancienne parce que réalisé en situation de travail. Elle s’articule autour de l’alternance de deux séquences distinctes :

• une mise en situation de travail préparée et organisée, qui implique d’accorder un droit à l’erreur à l’apprenant ;
• une séance réflexive animée par un tiers, afin que l’apprenant prenne conscience de ce qu’il a réalisé et acquis lors de la mise en situation de travail et qu’il puisse le verbaliser. Cette séquence contribue à rendre l’activité productive réellement apprenante.

Ces séquences peuvent donc être réitérées plusieurs fois pour que le salarié en formation acquiert le savoir-faire et la compréhension de ce savoir-faire.

L’AFEST peut être articulée avec d’autres modalités pédagogiques, présentielles ou à distance.

Cadre de l’expérimentation

Objectif : définir les contours et conditions d’installation de cette modalité de formation

Public : 70 salariés peu qualifiés, issus de 50 TPE/PME ;

Mise en œuvre : 10 OPCA mobilisés ;

Pilotage : initiée par la DGEFP et pilotée par les partenaires sociaux (COPANEF, FPSPP, CNEFOP) avec l’appui du réseau Anact-Aract ;

Durée : 2015-2018. Le rapport final de cette expérimentation a été présenté en juin 2018 (découvrir la synthèse du rapport AFEST).

Les bénéfices de l’AFEST :

Les projets menés par les OPCA ont démontré l’efficience de l’AFEST pour le développement des compétences. Les entreprises ont apprécié l'efficacité de la méthode.

Concrètement l’AFEST permet aux bénéficiaires de :

• développer rapidement des compétences qui ne peuvent s’acquérir qu’en situation de travail ;
• accéder à une façon d’apprendre par le faire, plus adaptée à certains publics et en lien direct avec l’activité réalisée ;
• une conscientisation de ce qui est réalisé et acquis par les apprenants grâce à la phase réflexive.

L’AFEST permet aux formateurs, salariés de l’entreprise, de bénéficier d’une plus grande reconnaissance de leurs compétences par l’entreprise et leurs pairs.

Autres bénéfices constatés sur l’organisation du travail, l’AFEST peut :

• conduire à questionner les conditions et outils de la production ;
• inciter à déplacer les représentations qu’ont les entreprises de la formation ;
• participer à faire évoluer la notion de compétences ;
• améliorer les relations managériales.

Le rapport de l’expérimentation souligne également que l’AFEST peut favoriser une démarche de certification et être un facteur supplémentaire de dialogue social.

Conditions de réussite de l’AFEST :

La réussite d’une AFEST nécessite :

• qu’elle soit bien différenciée d’autres types de formation « sur le tas » ;
• une phase de préparation des différentes séquences et des outils utilisés ;
• un réel accompagnement des apprenants engagés dans la démarche.

Ce dispositif nécessite un investissement en temps et financier. Il semble particulièrement adapté au développement des compétences qui ne sont pas accessibles rapidement ou disponibles localement.

L’expérimentation, et après ?

La loi « Avenir Professionnel » reconnait l’AFEST comme une action de formation à part entière. Les futurs opérateurs de compétences (OPCO) auront pour mission de promouvoir l’AFEST particulièrement dans les entreprises de moins de 50 salariés.

Télécharger la synthèse des enseignements et perspectives de l'expérimentation AFEST